J’ai avalé mon histoire comme j’ai mangé la tienne, Poète, Sculpteur ou Peintre d’éternité au présent… Quel repas, dis-tu, avons-nous partagé ? À quand, et avec qui , le prochain ? On verra... On lira ... | Marie-Thérèse PEYRIN - Janvier 2015
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Quant aux Anges... avec l'aide de Christian BOBIN

Cherchant pour Winfried VEIT,des explications dans les livres de poètes sur les motifs de chute d'anges ... Si l'on poursuit le raisonnement de Christian Bobin, l'Ange qui chute est-il en panne de parole ? N'a-t-il plus rien à transmettre ? Est-ce un problème d'écoute, un manque d'écoute ? Une flèche malencontreuse dans le vif d'un coeur  terrestre ?

 

BARCELO MIQUEL L'Ours blessé 2000
Miquel Barcelo, L'ours blessé, 2000.

 

"Quant aux anges... ils ne viennent, quand ils viennent, que pour une seconde. Mieux vaut leur parler avec peu de mots pour avoir chance de se faire entendre. Et d'ailleurs quoi leur dire. Ils ne viennent pas en leur nom. Ils viennent au nom de la vie, ils nous apprennent quelque chose et à peine nous l'ont-ils apprise, cette chose , qu'ils repartent dans un tournoiement d'ailes.Les anges et les écrivainsfont le même métier, métier de plume, métier d'éclair. Mais là aussi prenons un exemple. Un exemple récent, vieux d'à peine deux mille ans. Un ange s'approche d'une jeune femme de Palestine, il lui dit bonjour, vous allez avoir un enfant, il ne sera pas de votre mari, pas d'un autre homme, ce sera l'enfant béni de dieu, au revoir. C'est, vous me l'accorderez, une annonce qui afait depuis quelque bruit. Rien de plus simple, rien de plus bref qu ces paroles : l'ange ne s'est pas embarrassé de grandes formules, de longues phrases méditatives, de théories sur la génétique ou sur la psychanalyse. Il a dit ce qu'il avait à dire. Il l'a dit simplement,  ce qui ne veut pas dire : sans ombre. C'est d'ailleurs çà un ange, ce n'est rien d'autre : une parole. D'où qu'elle vienne. Une parole qui vient nous délivrer par sa simplicité, nous éclairer par son mystère.Le frôlement d'ailes d'une parole pauvre."

 

Christian BOBIN, Une paire de chaussures neuves, Entretien avec  Nelly Bouveret,

La passe du vent,1999, p.45.

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